D’Aulnay au Stade de France: les Derniers sont toujours les Premiers

Samedi 3 septembre 2022, 28 ans de carrière et vient l’heure de la consécration.

Au sommet du Panthéon du Rap français depuis tant d’années, remplir les 80000 places du stade de France représente tout un symbole. Un symbole pour sa carrière tout d’abord. Car exceller n’était pas suffisant pour celui qui a su faire évoluer l’industrie à travers les décennies. Hardworker et passionné avant-gardiste, nous avons évolué au rythme de sa musique, de ses mélodies qui ont su lui assurer pendant si longtemps la maitrise totale sur le règne du Royaume. Musique et paroles parfois clivantes, punchlines déroutantes, il n’est pas facile pour tous de discerner un sens dans ses textes qui raisonnent parfois dans nos esprits comme un art de la poésie.

Mais Booba n’est pas seulement un artiste. Il est un modèle de réussite sociale. Peu sont ceux pouvant prétendre connaitre son histoire, mais l’homme d’affaires à succès a contribué à graver dans nos principes que la cité et la misère n’ont aucune barrière pour les méritants.

Admirateur de son parcours, je le suis tout autant du personnage à qui je dois beaucoup de par son influence depuis ma jeune adolescence. Porteur de valeurs maitresses, j’ai notamment appris grâce à lui la définition de la loyauté envers celles et ceux qui sont là depuis le début. L’importance de savoir nous entourer des bonnes personnes et la grandeur d’être capable de les garder près de nous contre vent et marrées.

Le savoir est une arme, je suis calibré, je lis pas de bouquin

Mais Booba n’est pas seulement un visionnaire à mon égard mais un fédérateur, un totem pour une communauté que j’ai découvert un jour par le plus grand des hasards au coin de rue de la Ferronnerie il y’a de ça plus d’une dizaines d’années  et qui a su m’accueillir les bras ouverts comme un membre de leur propre famille. Des discussions, des arrangements, de l’entraide mais aussi et surtout beaucoup d’amour entre nous. Nous dont les chants ont raisonné et fait vibrés de nombreux Zéniths partout en France et qui resteront pour toujours des souvenirs à jamais immortalisés dans nos esprits.

Enfin, je fais preuve d’énormément de gratitude envers celui qui a tant fais pour nos quartiers et leurs enfants. Lui qui s’est investit en donnant du temps, des moyens et de l’espoir pour ceux dont la situation précaire est parfois délaissée, oubliée, négligée. Digne représentant, nous tentons à notre échelle de reproduire le cycle de la vie en faisant grandir les esprits, dans le respect des moeurs et de la moralité en partageant nos réussites et nos expériences passées.

Allons-nous assister à son dernier concert légendaire ? Personne ne le sait. Et dans le fond, peu importe. Car malgré les regrets qui m’animent de ne pouvoir être présent pour célébrer et communier ce moment si unique avec ceux que j’aime, je sais me rassurer en me rappelant à quel point cette victoire si belle est la notre. La Piraterie n’est jamais finie.

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