Il y’a tout juste 48 heures, nous apprenions la triste nouvelle de la disparition d’un être qui nous est cher à nous, amoureux de l’Olympique de Marseille, mais aussi à tous ces passionnés du monde du ballon rond où ce grand personnage aura su laisser sa trace.
Pape Diouf était un esprit. Un esprit rieur, rigoureux et ambitieux. Un homme de parole doté d’une franchise et d’une honnêteté devenue rare. Dans le milieu du football comme ailleurs, il ne craignait personne, et sa dialectique d’homme très cultivé calmait vite ses rares contempteurs. En témoigne sa décision d’envoyer les minots marseillais affronter le rival parisien en raisons de divergences avec la ligue.
Avant de devenir président du club pendant 4 années merveilleuses, Pape avait débuté comme journaliste dans la cité phocéenne au début des années 70. Passionné de sport, il se spécialise rapidement dans la religion culturelle de la ville, le sport et tout particulièrement le club marseillais. Quelques années plus tard, il deviendra agent de joueur après avoir découvert les travers et les déviances du football qui lui permettront ainsi d’imposer son caractère et sa vision atypique. Pour l’anecdote, Pape ne faisait pas signer de contrat écrit à ses joueurs. Tout reposait uniquement sur des engagements moraux et de confiance. Et pour preuve, de grands joueurs tels que Basile Boli ou Didier Drogba ont acceptés le pari. En 2005, il rejoint la grande écurie bleue et blanche sous la présidence d’un ami dont le nom raisonne toujours dans les travées du stade Vélodrome, Monsieur Robert Louis-Dreyfus.
Président emblématique, il est perçu comme « L’Obama Marseillais ». Premier président noir d’un grand club européen. Apprécié par tous, il fut bien plus qu’un dirigeant. Homme charismatique au grand coeur, il représentait pour certains un ami, pour d’autres un père. Il marquera à jamais l’histoire de ce club dans lequel il a su graver sa devise: « Toujours y croire ».
Aujourd’hui, alors que le football français pleure un de ses protagonistes historiques, Marseille compte désormais une nouvelle étoile de son histoire.
Comme disait Eric Gerets, Merci président.